Rencontre pas banale : quelques minutes avec Jean Le Cam

Direction Port-la-Forêt, près de Concarneau (29)

J’ai eu la chance de rencontrer Jean Le Cam et de visiter le chantier Finistère Mer Vent à Port la Forêt. Fameux port de plaisance appelé aussi Port Laf qui concentre de grands champions et navigateurs.

En 2022, ce port fête ses 50 ans, QG du pôle Finistère course au large, centre d’entraînement pour les compétiteurs professionnels, véritable école de champions. Pour la 53ème édition de la Solitaire du Figaro, les bateaux feront escale à Port-la-Forêt du 24 au 28 août 2022.

Le Roi Jean, chouchou des Français

Un après-midi de février, grâce au Pass Mon Finistère j’ai pu monter à bord d’Hubert, compagnon de course de Jean Le Cam.
Hubert est le nom donné au monocoque IMOCA en mémoire à Hubert Desjoyeaux (son constructeur et premier propriétaire du bateau). Jean Le Cam acheta Hubert en 2016, sa 4e participation au Vendée Globe. Il termine la course en 6e position.


En 2020-2021, sa 5e participation au Vendée Globe, Hubert le porte à la 4e place. Yes We Cam ! Les Français aiment cet homme vrai. Je pense qu’il est apprécié parce qu’il ressemble au plus grand nombre malgré son génie. Ses mots sont justes, humains, dénués de pouvoir, de condescendance. Il ressemble un peu à monsieur tout le monde parmi ces « loups » de mer. Un bougre au grand cœur qui n’a pas hésité à sauver Kevin Escoffier.


Cela dit, je n’en menais pas large pendant la visite. Très impressionnée ! par l’homme, le bateau, le chantier, l’équipe… On sent qu’il y a du lourd derrière. J’imaginais que piloter une moto pouvait être plutôt exceptionnel (enfin disons que cela demande une certaine pratique). Mais là … comment dire … comment peut-il piloter ce cargo ? j’ai retrouvé les dimensions :

  • Longueur : 18,28 m
  • Largeur : 5,90 m
  • Déplacement (poids) : 8 t
  • Nombre de dérives : 2
  • Hauteur mât : 28 m
  • Surface de voiles au près : 300 m2
  • Surface de voiles au portant : 620 m2

La condition physique, le peu de sommeil. Alors, vous allez peut-être trouver cela bizarre… mais lorsque je suis rentrée dans la cabine, j’étais très mal à l’aise de ne pas avoir une fenêtre face à la mer. C’est un écran. Le navigateur voit la mer qu’à l’arrière. C’est très particulier et une sensation bizarre devant cette technologie.

Dans la cabine de pilotage d’Hubert

Son dernier livre « Yes We Cam » Conversations avec Jean le Cam

Je vous conseille ce livre qui est un échange entre Jean-Louis Le Touzet ami et Jean Le Cam.

De son enfance à Châteauneuf du Faou aux premiers bords avec à quatorze ans son père à bord de Mervent, l’Armagnac familial, à La Forêt-Fouesnant, entre le Cap Coz et Concarneau, dans le Finistère Sud. De ses premières victoires locales, à son apprentissage aux chantiers Pichavant à Pont l’Abbé, de la création avec ses amis Hubert Desjoyeaux et Gaëtean Gouerou, le trio fondateur du chantier CDK. De sa rencontre avec Tabarly, en tant que jeune appelé à bord de Pen Duick VI pour un tour du monde en équipage aux premières navigations transatlantiques sur les multicoques Jet Services, Fleury Michon, ces machines qui feront tomber le record de l’Atlantique. De la casse de la route du Rhum en 2002 à son entrée dans «la carrière » de solitaire tourdumondiste tardivement, en 2004 décrochant la deuxième place du Vendée Globe.
Mais aussi ses victoires, ses naufrages et ses sauvetages, ses échecs, ses projets architecturaux, ses silences bruyants, l’importance des femmes dans sa vie (sa mère et ses sœurs, sa femme Anne et ses filles), la mort de son père.

C’est l’histoire d’un homme immense et humble qui jamais ne retient les larmes quand elles…

Editions Seuil

Merci à Jean le Cam d’avoir pris le temps de nous parler de sa formidable course ⛵️ Un moment unique 🤗